Rencontre synchronisée

Paris, novembre 2018/ été 2022

Je venais de quitter le groupe « d’interlocuteur du changement » qui se réunissait depuis plusieurs années et nous avions partagé un pot de l’amitié. J’ai ensuite été dîner dans un petit restaurant chinois que je fréquentais en venant à Paris, mais en sortant, et je m’en étonne encore, je ne sais comment, j’ai laissé négligemment mon téléphone sur la table… Une fois dans le métro, en direction du Sacré Cœur, où je devais participer à la nuit d’adoration , je réalisais que mon téléphone n’était plus dans mon sac : moment de désespoir… un temps où l’on saisit l’absence …!

Demi tour et soulagement, le restaurateur était dans la rue à fumer une cigarette. Il n’y avait plus personne, mais le précieux portable était là, sur la table !

J’ai repris mon chemin en sens inverse et me suis retrouvée dans un couloir du métro étrangement étroit. Et alors que je marchais paisiblement, une jeune femme d’origine africaine, me dépassa. Elle portait un cageot rempli de victuailles soigneusement rangées dans des gobelets. Elle parlait à son partenaire de portage et exprimait sa joie de le revoir. Elle l’appelait Olivier.

Je sentais que ça poussait derrière moi. A eux deux, ils faisaient la largeur du couloir, un vrai boyau ! Et là, à ce prénom d’Olivier, je me suis retournée, pour apercevoir sous un bonnet de laine à pompon, mon frère, mon parrain, mon aîné, entouré de ses amis. Ils allaient distribuer des repas dans le nord de Paris, à des migrants.

Nous avons pris le métro ensemble. Foufou il était, me présentant à ses amis comme une personne qu’il connaissait depuis 60 ans ! Je n’ai pas osé leur dire qu’il me rajeunissait un peu mais cette rencontre inopinée m’a réjouis le cœur ! Et la joie de mon frère m’a incroyablement touchée.

Comment, de passage à Paris, dans le métro, avais-je pu rencontrer ce frère? Pour la synchro, il avait bien fallu que j’oublie mon téléphone au restaurant …! Je n’ai pas révélé à Olivier où j’allais car je pense qu’il aurait voulu m’embaucher dans sa distribution, mais j’étais engagées à participer à la nuit d’adoration perpétuelle, établie depuis plus de 100 ans dans la Basilique de Montmartre, le Sacré coeur, pour l’intercession de notre monde qui en a tellement besoin !

Basilique du sacré coeur pour la nuit des martyrs

Voilà, l’église était éclairée de rouge, et je l’apprendrais le lendemain au petit déjeuner, que la Synagogue des Victoires, la nouvelle Église orthodoxe du quai de Branly, ainsi que la Grande Mosquée de Paris marquait cette nuit-là, par des illuminations rouges, le sang de tous les martyrs de la foi, d’aujourd’hui, dans un bel élan d’unité.

Olivier avec qui j’évoquais ensuite cette étonnante rencontre, me révéla que cette opération de distribution n’avait pu se faire que grâce à la jeune partenaire qui avait reçu d’un hotel *** des surplus…délicieux, et cela ne s’était jamais reproduit ! Nous nous sommes donc rencontrés incidemment dans ce couloir du métro, lors de l’unique opération !

Un ami à Rome qui avait lu le récit de la rencontre, m’écrivait que le pape François aimait bien ces petites histoires ! Et de me réjouir en pensant que François était au courant de ma rencontre avec mon frère Olivier dans le métro, une rencontre de deux pratiques de foi, bien différentes, mais ô combien complémentaires, et avec un tel concours de circonstances ! Donc :

* Que je sois à Paris * en chemin vers le Sacré Cœur * où je m’étais inscrite pour la nuit d’adoration * Que j’ai oublié mon téléphone au restaurant pour la synchro * Que mon frère soit précisément à St Lazare, dans le même petit couloir étroit de correspondance du métro * et juste à la même heure * qu’il ait été plus pressé que moi et qu’il ait voulu me dépasser * que la jeune femme ait reçu cette bonne nourriture * qu’ils aient décidé de la partager et de traverser Paris pour la distribuer au nord de la capitale * et qu’enfin le Seigneur m’ait dotée de l’écriture pour témoigner de Son incroyable capacité à coordonner la complexité * mais aussi que mon ami à Rome ait quelques relations, pour que cette histoire puisse apporter un peu de joie au pape François ! Alléluïa !

Cette rencontre est digne d’un label des « incroyables de Dieu » en répondant aussi à l’invitation de Tobit 12,7 : proclamer les merveilles de Dieu !

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