Le Bon Dieu ou le bon coin ?

Une histoire de batteries de vélo !

La rencontre s’est passée devant chez le kiné. J’arrivais avec mon destrier flambant neuf et lui patientait pour sa femme. Il a eu le regard perçant des adeptes de la petite reine, électrique.

Et de s’enthousiasmer pour mon nouveau biclou, vert bronze doré. Et aussi de m’expliquer la complication d’avoir un vélo qui n’était plus autorisé à monter les côtes, à cause de la batterie à bout d’énergie, quoi vieillissante.

Je m’enquérais de ses problèmes et le voilà de partager que depuis 6 mois, il cherchait une batterie de remplacement. En croisant les infos, j’ai compris qu’il avait le même destrier que celui que je venais de quitter à regret.

Je l’avais depuis 7 ans quand, garé dans la buanderie, il a reçu des éléments de cuisine qui s’étaient décrochés, à la suite de travaux chez les voisins. Il ne semblait pas avoir souffert du choc, lorsque trois semaines plus tard, pédalant allègrement dans la ville, j’ai senti que cela tanguait étrangement, une sorte de swing que je ne lui connaissais pas ! C’était de ces vélos qui traversent les générations et Fabien, qui l’entretenait, y avait bien concouru.

Le cadre s’était fissuré sous le choc ; ce qui donnait ce balancement étrange. Il était en aluminium, et le rafistoler était bien compliqué, sauf pour un soudeur spécialisé que j’ai pu dégoter dans un atelier de métallurgie, un vieux monsieur plein d’expérience. Le deux roues est reparti, plus fringuant, avec la marque de sa blessure.

Entre-temps, j’avais acquis une seconde batterie pour augmenter son autonomie.

Et lorsque la blessure s’est ré-ouverte, trois ans plus tard, je suis retournée voir le vieil homme. Mais l’histoire ne s’est pas bien terminée, car en opérant, un arc électrique s’est produit, à la grande frayeur des apprentis qui l’entouraient. Mon vélo était H.S., définitivement hors d’usage !

D’où ce vélo flambant neuf du début de l’histoire. Et cette rencontre !

J’avais bien demandé à Fabien s’il connaissait quelqu’un qui avait encore ce type de vélo. Mais non, et donc pas de futur pour les 2 batteries. Quel gâchis ! Déjà le vélo, et en plus les batteries ! Il restait l’adresse de référence : le Bon Coin, mais là était mes résistances !

C’est alors que les idées se sont précisées : si ce monsieur avait besoin de batterie pour son vélo, peut être que … Après avoir dégrossi le sujet et vérifié que nous parlions bien des mêmes vélos, mon cassé et le sien, je me suis engagée à lui photographier. Ça s’est fait dans l’heure qui a suivi et une heure après, nous nous retrouvions à la cafeteria, moi avec les batteries, lui avec la somme dont nous avions convenue. Il y avait autant de joie d’un côté que de l’autre. C’était tellement improbable ! Je l’ai reçu comme une grâce du Très Haut qui écoute son petit peuple, même dans les petits détails de sa vie. Ce monsieur, et j’ai vu son vélo au marché récemment, a été comblé par le Très Haut. Il me révéla que sa femme était très croyante malgré les grandes souffrances qu’elle traversait, depuis sa vaccination anticovid, qui l’amenait régulièrement chez le kiné !

Bon pour le moteur du vélo qui l’aurait aussi intéressé et dont il a été question, on n’a pas fait l’essai, car l’arc électrique avait dû l’endommager !

Et de vous partager cette rencontre, de l’écrire, me permet d’accéder à l’invraisemblance de cette histoire ! Et de la placer en bonne position au concours des « incroyables » de Dieu ! Combien d’éléments a-t-il donc fallu pour que tout s’agence parfaitement. Franchement, c’est fatiguant d’entendre parler de hasard ou de synchronicité. Franchement, faut être raisonnable, et plutôt parler de l’inattendu de Dieu, avec son petit côté père Noël qui comble de cadeaux ses enfants pour leur plus grande joie !

Ce qui me laisse ici esbaudie, encore une fois, est l’accumulation des événements pour que les choses puissent se réaliser : car il a fallu ici que je me foule sérieusement la cheville pour avoir une vingtaine de séance de kiné, c’est à la toute dernière séance que la rencontre a eu lieu. Il a fallu que mon vélo soit endommagé par la masse qui lui est tombée dessus et que la première réparation cède à un moment précis ! Que Fabien me propose en remplacement, ce beau vélo qui a attiré l’œil de mon compère ! Et que je sois dispo à papoter, et surtout désappointée de voir ce si beau vélo condamné sans procès. Que Fabien n’ait personne dans sa clientèle d’intéressé, et qu’enfin, lui, mon compère soit en mal de batterie ! Avec en prime, toute une série de problèmes qui ont pris sens, à cette occasion ! La joie de notre rencontre l’après-midi même, était vraiment un cadeau du Ciel. Patience et confiance, au nombre des vertus, ont bien été au croisement de la rencontre de nos deux désirs sous le Ciel du Très Haut ! Enfin cette histoire en partage, pour rendre grâce à Dieu et de sa générosité ! Les deux mondes se cotoient… À nous d’aiguiser le regard de foi !