Il y a 2 ans, je me suis sentie interrogée par le mystère de la Sainte Trinité. Comprendre l’interaction entre les 3 personnes m’a mise en route, surtout avec cette impression que Abba était un peu délaissé dans la relation individuelle au Très Haut ; l’Esprit Saint est présent dans la pratique des amis évangéliques, et Jésus chez les frères catholiques. J’avais cependant eu l’occasion de voir en vision l’intervention guérissante de Dieu, à deux reprises, avec l’aide de Jésus, pour Jean-François, évoqué dans « un merveilleux consolateur « (1) et pour Léa, avec, à la clé, des guérisons de l’enfance, relevant de traumas psychologiques.

« Dieu est Un. Son nom est Un ». Ces mots d’hébreu traduits, semblent être, le premier indice de mon exploration. Cela s’est passé en 2012. Dans la petite synagogue de Massada sur la Mer Morte, un juif pieux recopiait la thora sur du parchemin. En échange d’une prophétie reçue pour Israël (2), il me remit ces mots écrits sur du parchemin.
Je me sens un peu comme le petit Poucet à semer des cailloux blancs sur la route de la compréhension. Je n’ai aucune prétention doctrinale : je marche à tâton pour découvrir ce qui nous bloque, nous de l’Église Catholique romaine qui voit ses rangs se clairsemer et sa pratique désertée. Et ma focale est fixée sur le mystère de la Sainte Trinité, parfois avec défi !
J’ai été aidée dans cette pérégrination par la lecture du livre de J.-F. Colosimo « la crucifixion de l’Ukraine ou 1000 ans de guerre de religion en Europe » et la révélation de la source de la fracture entre nous, Église d’Occident et l’Église d’Orient, mais aussi l’approche du père François Brune, qui, quelques années avant sa mort, m’avait proposé un accompagnement.
En 325, le Concile de Nicée établissait le Credo, prière universelle de notre foi en Dieu, et celui de Constantinople le confirmait.
L’Église d’Occident, celle de Rome, va se décider à modifier un point du Crédo ; car elle lutte contre une hérésie, celle de l’arianisme qui est encore présente au 8ème siècle, chez les wisigoths d’Espagne ; théorie qui conteste le caractère divin de Jésus, pour faire bref.
Deux églises se partagent alors le monde des chrétiens : l’église chrétienne d’Orient, Byzance et l’Église d’Occident, romaine Catholique. La première a été établie, par l’empereur Romain Constantin, sur les rives du Bosphore d’où son nom de Constantinople. La seconde reste ancrée à Rome. Le sacre de l’Empereur Charles 1er (Charlemagne) y est célébré en l’an 800. Il va sceller la discorde au sujet du rapport au pouvoir temporel et spirituel, réfuté par Byzance .
Le nœud du problème cependant est le fameux « filioque ». Pour juguler l’hérésie de l’arianisme, l’Eglise d’Occident, Rome, va se décider à ajouter à « l’Esprit Saint procède du Père », la mention, « et du fils ».


La Sainte Trinité sise dans l’église Saint André, au Bec Hellouin, Normandie
Byzance s’insurge et cela va aboutir à la rupture de 1054.
Pendant ce temps Byzance, fidèle au symbole de Nicée, va continuer à se développer dans une relation forte à l’Esprit Saint, dans l’expérience d’une relation individuelle à Dieu, celle de la foi du peuple, à l’épreuve des conflits politiques et des dominations : « l’hésichasme » qui va traverser les siècles.
Peut-être me diriez-vous, quelle importance ? Et bien en dehors de prendre des initiatives par rapport aux premiers conciles, cela crée un état confusionnel dans la Sainte Trinité, avec ce questionnement que j’ai traversé : qui fait quoi et qui est qui ? Un réel mystère ! Le vide créé par l’état confusionnel (3) va aspirer, sans trop caricaturer, l’intellectualisme et aussi subséquemment le développement d’une église omniprésente pour rassurer et rasséréner ! Au risque de se substituer ainsi à l’action de l’Esprit Saint et surtout à l’expérience de Dieu !
De la tête flottante, et des repères brouillés, naissent l’inconfort et les incertitudes. C’est une règle que l’on peut repérer dans toutes les organisations. L’excroissance intellectuelle de l’Église romaine s’établit probablement là, et s’y légitime. D’où peut être cette structure rigide interne pour rassurer et combattre le flottement, à base d’obéissance hiérarchique !
En ces temps d’hypothèses et de remise en question, ce point d’achoppement peut parler à certains et c’est le sens de ce partage. Clarifier les missions. Celle de Jésus est décrite dans les évangiles : enseigner, témoigner du Père, ouvrir la porte du royaume et apporter le baptême d’eau et de feu(4). L’Esprit Saint, le consolateur sera là présent désormais pour chacun qui l’a désiré, Temple de l’Esprit Saint, muni de charismes pour l’édification de l’Église, alors que Lui, Jésus est maintenant assis à la droite du Père. Et l’Esprit procède du Père !
Pour confirmer que là est le quiproquo, alors que je rédigeais ce texte, la prière du Sang précieux que j’ai reçue il y a fort longtemps, et que je pratique chaque jour, a évolué en une prière pour solliciter l’Esprit Saint, à l’identique ! Et la force du Seigneur est là !
Délice de l’au-delà ! Dieu nous aime et Il veut pour nous la joie et la paix !
(1) dans « Éclats de la Jérusalem céleste » chez BoD
(2) La paix reviendra en Israël le jour où le peuple de Dieu se pardonnera à lui-même.
(3)Le syndrome confusionnel correspond à une affection cérébrale aiguë qui se traduit par des troubles cognitifs et des troubles comportementaux (Revue médicale suisse)
(4) Lu (12,49-50) c’est un feu que je suis venu apporter sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! C’est un baptême que j’ai à recevoir, et comme cela me pèse jusqu’à ce qu’il soit accompli !